Depuis quelques années, le co-living connaît un essor fulgurant. Ce nouveau mode de vie, qui consiste à partager des espaces communs tout en proposant des espaces privatifs aux résidents, répond à une évolution des besoins et attentes en matière d’habitat, notamment en milieu urbain. Analyse de cette tendance qui bouleverse le marché immobilier et transforme notre façon de vivre ensemble.
Les origines du co-living
Le co-living trouve ses racines dans les colocations, ces logements partagés par plusieurs personnes qui se répartissent les charges et les espaces communs. Si la colocation a longtemps été associée aux étudiants, elle séduit désormais de plus en plus d’actifs, de familles monoparentales et même de seniors. La crise du logement, les prix élevés de l’immobilier et la volonté de rompre avec la solitude sont autant de facteurs qui expliquent cet engouement.
S’appuyant sur cette tendance, le co-living va plus loin en proposant des espaces conçus spécifiquement pour favoriser la convivialité et le partage. Les logements sont généralement meublés et équipés, offrant ainsi une solution clé en main pour les résidents. Les espaces communs sont larges et pensés pour encourager les interactions : cuisine partagée, salle de sport, terrasse, espace de coworking, etc.
Une offre diversifiée pour répondre aux besoins de chacun
Aujourd’hui, l’offre de co-living s’est considérablement étoffée et se décline en plusieurs formats et gammes. On trouve ainsi des résidences étudiantes, des espaces pour jeunes actifs ou encore des logements adaptés aux familles. Certaines structures proposent même des services à la carte, tels que le ménage, la blanchisserie ou la conciergerie.
Cette diversification permet de répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante en matière de confort et de services. Comme le souligne Pauline Roussel, fondatrice de Coworkies, une plateforme de mise en relation entre espaces de co-living : « Les résidents recherchent avant tout une expérience unique et personnalisée. Le co-living doit donc s’adapter à leurs besoins et proposer une offre sur mesure ».
Le co-living, une réponse au contexte urbain actuel
Le succès du co-living s’explique également par sa capacité à répondre aux défis posés par l’urbanisation croissante. Les grandes métropoles sont souvent synonymes d’exiguïté, de loyers élevés et d’anonymat. Le co-living propose ainsi une alternative intéressante pour les personnes souhaitant vivre en ville sans sacrifier leur qualité de vie.
De plus, le co-living se veut également écologiquement responsable. En partageant les espaces de vie et les équipements, les résidents réduisent leur consommation d’énergie et leur empreinte carbone. Certains espaces de co-living vont même plus loin en proposant des solutions innovantes en matière d’éco-construction, de gestion des déchets ou encore d’autopartage.
Le marché du co-living en pleine expansion
Face à cet engouement, le marché du co-living connaît une croissance exponentielle. Selon une étude menée par JLL, la demande pour ce type d’habitat devrait augmenter de 30 % par an dans les prochaines années. Les investisseurs se sont également emparés du phénomène : entre 2014 et 2018, près de 3 milliards de dollars ont été investis dans des projets de co-living à travers le monde.
Cette dynamique s’accompagne d’une internationalisation du secteur. Les acteurs historiques, tels que The Collective ou WeLive, continuent à étendre leur réseau, tandis que de nouveaux venus font leur apparition sur le marché. Le co-living se développe ainsi partout dans le monde, des États-Unis à l’Asie en passant par l’Europe.
L’avenir du co-living : vers une démocratisation ?
Si le co-living séduit aujourd’hui une population plutôt aisée et internationale, il pourrait bien conquérir un public plus large à l’avenir. De plus en plus d’acteurs du secteur travaillent en effet sur des offres de co-living plus abordables, notamment pour répondre aux besoins des personnes à faibles revenus.
Le co-living pourrait ainsi devenir une solution d’habitat social, permettant de lutter contre la précarité et l’exclusion. Certains pays, comme la France, ont déjà lancé des expérimentations en ce sens, avec le soutien des pouvoirs publics.
Qu’il s’agisse de répondre aux défis de l’urbanisation, de favoriser la convivialité ou encore de promouvoir un mode de vie plus responsable, le co-living semble avoir trouvé sa place dans notre société. Reste à savoir si cette tendance saura se démocratiser et s’adapter aux évolutions futures.